Une dernière personne à protéger [Chloé]

Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis l'infection en Amérique. En tant que militaire, j'avais continuer à croire un petit moment que le gouvernement ou autre chose enverrait des renforts. J'avais fini par me rendre à l'évidence : Si les morts ne s'étaient pas levés dans le monde entier, alors le monde nous avait abandonné. J'avais perdu une femme, des collègues, un groupe que j'avais dû protéger, et j'avais également perdu l'espoir. La chose qui me poussait encore à survivre, c'était l'instinct de survie. Je ne voulais pas finir comme des millions de gens, à marcher comme eux, poussés par une faim intangible. Je ne voulais pas mourir dans un monde où la mort ne signifiait même pas le repos. C'est donc ainsi que je me suis mit en route pour la ville, pour retrouver la maison de mes parents. 
 
 
Mais pour quoi faire ? Chaque maison, chaque immeuble dans lesquelles je passais, étaient soit vide soit infestées de ces créatures qu'étaient devenu les hommes. Je n'osais songer à la douleur que devaient ressentir les croyants : si dieu existait, comment l'apparition des infectés pouvait elle même exister ? Était-ce une sorte de test ? Je n'étais pas spécialement croyant, mais Jessica l'était. J'espérais que ses croyances l'avaient menée quelque part désormais, même si je ne me faisait que très peu d'illusion. D'ailleurs, il fallait que j'arrête de penser à elle, à mon passé. Ce que j'allais découvrir dans la maison tirerait un trait final à cette histoire ancienne qu'était le passé. Car le monde semblait être entré dans une nouvelle ère.
 
 
Après plusieurs semaines de marche et de survie, je voyais enfin la rue que je connaissais si bien. J'hésitais. A l’extrémité de la rue, j'avais peur de ce que j'allais voir. Est-ce que j'allais enfin avoir un peu de satisfaction, où est-ce que ça allais me prouver que je devrais faire cavalier seul pendant des mois ? Car on peut difficilement faire confiance à des clans de personne que l'on ne connaît que depuis très peu. 
 
 
Pour ne pas m'imaginer trop de scénario possibles et pour en avoir le cœur net, je me mit en marche. J'avais toujours en ma possession le pistolet piqué sur le cadavre d'un militaire mort, mais j'avais également pris soin de prendre un long couteau de cuisine sur la route pour évidemment ne pas alerter les rôdeurs aux alentours. De ce fait, malgré mes semaines de marche je m'était très rarement retrouvé à utiliser mon flingue, bien que je continuais à m'entraîner de le manier. Une longue barbe avait poussé, barbe que je comptais bien raser une fois rentré au bercail. Ce que j'allais faire, dans quelques secondes. Armé de mon couteau, je rentrais donc. On avait même pas pris la peine de fermer la porte à clé. Je rentrais le plus silencieusement possible, me tournant à chaque recoins de pièces. La cuisine, le salon, la salle à manger, les toilettes. Personne. Bien que la joie commençait à se faire ressentir, je me remit en place, je n'avais pas vérifier l'étage, et encore moins les alentours de la ville. Peut être étaient-ils infectés, mais à des kilomètres d'ici. 
 
 
Je me grattais rapidement le front, et le nez, plus par nervosité que par nécessité. Je montais à l'étage. Rien dans ma chambre, rien dans celle de Chloé. Confiant, j'ouvris la chambre de mes parents, que je refermais aussitôt. Je fis trois tours de couleurs rapide et tapait dans une porte. Cette réaction provoqua deux petits cris rauque dans la chambre de mes parents, suivi d'un petit grattement. Même si je m'y attendais, voir ses deux parents dans cet état, ça foutait quand même un coup. Mes yeux étaient embués, mais je ne pleurais pas. Si je me mettais à craquer maintenant, je ne ferais pas long feu. Puis Chloé n'était pas devenue l'une de ces choses. Du moins, elle était introuvable dans la maison, elle avait donc dû s'échapper. Pour un temps du moins. Je devais me mettre à sa recherche, mais d'abord, enterrer mes parents. Je descendis donc les escalier afin de trouver un autre couteau de cuisine : le mien était usé par les nombreuses tête perforées, et je n'avais pas envie de me rater et de me faire mordre alors que j'avais un stock à ma disposition dans la cuisine ...

Je descendis donc les marches quatre à quatre pour prendre un autre couteau de cuisine, moins usé que le miens. J'en profitais pour rassembler des vivres au milieu de la table. Bizarrement, il n'y avait pas eu grand monde venu fouiller par ici : des yaourt périmés de quelques semaines, des biscuits mou et pas très bon mais mangeable. Y'a pas à dire, je préférais la chasse au pillage, même si cet activité avait pour spécificité de ramener tout les infectés du coins à sa propre position à chaque tir. Mais il y avait encore des paquets de nourritures qui n'avait pas été ouvert et encore parfaitement bon. Peut être que les personnes qui étaient passés ici avaient continués leur chemin, que personne n'était passé ici ou même que quelqu'un qui avait établi un campement pas loin n'ai pas survécu assez longtemps pour prendre les provisions de cette maison.

Après avoir rassemblé plusieurs provisions, je me mit en quête d'un couteau. Pas de problème, je connaissais clairement l'endroit comme ma poche. Je trouvais un couteau de cuisine en quelques secondes. Mais alors que j'allais retourner à l'étage en prenant une grande inspiration, je fus stoppé net dans ma décision lorsque j'entendis un bruit pour le moins assourdissant. Mon cœur se stoppa quelques secondes, essayant d'entendre le moindre bruit suspect. Un infecté avait un pas bien à lui et surtout un petit souffle rauque ou grognement. Et là était bien le problème. Il n'y avait aucun bruit. Immédiatement après ce constat, je sortis mon arme en vitesse, la pointant bien en fasse de moi. Le bruit venait du salon. Les débris du vase, étaient éparpillés à l'entrée de celui-ci. Nul doute que si intrus il y avait, il m'attendait à l'angle. Comment avais-je pu être aussi négligeant ? Sans doute était-on rentré après moi. Tu parle d'une poisse. 

" Qui est là ? " 


Je retirais au cas où le cran de sécurité, juste avant de me faire la réflexion qu'entendre un tel bruit n'étais guère rassurant si j'avais affaire à une enfant ou une personne comme moi et non un solitaire suicidaire. Mais d'ailleurs, si je tombais sur une personne de cette dernière catégorie, serais-je capable de le blesser de sang froid, sans véritable matériel à disposition, alors qu'elle ne cherchais sans doute qu'à ce nourrir ? Sans doute. Dans ce genre de monde, c'est eux ou nous, je l'avais appris à mes dépends lorsque j'avais pris la tête de mon ancien groupe, il n'y a pas de place pour l'hésitation, malheureusement. 


Je marchais très lentement vers le salon depuis l'origine du bruit. Mon œil gauche clignait de nervosité. Puis, juste à l'entrée, je fis quelques pas de côté et pointait en joue la personne qui avait fait tomber le vase. Il y avait bien quelqu'un, mais pas du tout le genre de personne que je m'attendais à voir. Il faut croire que la poisse était en fait un gros coup de chance du destin, bien que je l'avoue, j'en avais du mal à croire mes yeux. Je baissais un peu le pistolet pour regarder la jeune femme en face de moi de mes deux yeux. 


" Oh bordel ... "


Pour être chanceux, je ne pouvais pas l'être plus ! Voilà que ma sœur était en face de moi saine et sauve, du moins en apparence. Je la regardais quelques secondes, puis avec un sourire mi heureux mi gêné, je posais mon arme sur la table et m'approchais en vitesse pour la prendre dans mes bras. 


" Tu peut pas savoir à quel point je suis heureux de te voir. Comment t'a réussi à survivre dans ... Dans toute cette merde ? Le monde m'a peut être pas totalement chié dessus. " 


Voilà des semaines que je n'avais pas décoché un tel sourire, j'en avais les larmes au yeux de voir que quelqu'un de si proche avait survécu à une telle apocalypse.