Joëlle Saunterton | I will fight till the end

Histoire : Élevée par une mère célibataire dans l'Ohio à Cleveland, Joëlle n'a aucun souvenir de son père. Excepté les photos du bureau et des sorties en amoureux qu'il faisait avec sa compagne, la mère de Joëlle. Tout ce qu'elle sait c'est qu'il était flic et que, d'après ce qu'elle pouvait en déduire des histoires que lui racontait sa mère; elle lui ressemblait beaucoup. Un gars bien, impliqué dans son travail, très sociable et altruiste. Il a malheureusement trouvé la mort durant une prise d'otages. Elle l'a certainement beaucoup pleuré lorsqu'elle était bébé … Elle ne s'en souvient pas. Tout ce qui reste de cette période est ce sentiment de manque, d'absence impossible à combler. Il était certes mort en héros mais avait laissé derrière lui une veuve éplorée et un enfant à naître. Joëlle n'eut donc même pas la chance de le rencontrer, de le toucher, d'entendre sa voix … Et lui avait quitté ce monde sans même voir sa fille. La jeune femme se demande parfois comment lui aurait fait pour survivre à cette catastrophe mondiale … Aurait-il été fier de sa fille, de la voir marcher sur ses pas de policier … ? Hélas, Joëlle aura beau se poser ces questions, elles resteront toujours sans réponses.

Les années se succédèrent alors, les hommes défilaient chez les Saunterton. Mais comment la mère de Joëlle aurait pu retrouver un homme digne de ce nom après avoir perdu l'homme de sa vie ? Elle ne trouva jamais, c'était pas faute d'essayer pourtant. Joëlle n'eut donc pas la chance de grandir avec une figure masculine à ses côtés et se contentait de remplir cette absence de père en prenant comme modèle les héros de films d'actions. Bien qu'elle soit très proche de sa mère, Joëlle était une enfant plutôt turbulente et difficile à vivre. Il y avait cette colère qui l'habitait, animée par l'injustice constante du quotidien. Cette rage lui permit de se construire une réputation de petite caïd dans son quartier lorsqu'elle était encore qu'une enfant. Elle avait très peu de camarades avec qui jouer, très garçon manqué, elle traînait le plus souvent avec des garçons un peu plus âgé qu'elle, formant une sorte de gang des bacs à sable à la cour de récrée. La gamine rentrait souvent avec des bleus de partout, bagarreuse il ne fallait absolument pas lui chercher des noises.

Ce n'est qu'à son entrée dans l'adolescence que la colère de Joëlle se calma. Toutes ces années d'intense combat contre tout et tous le monde lui avait fait sans doute beaucoup de bien et n'avaient pas été inutiles. Toujours aussi proche de sa mère les choses tendaient à s'arranger avec le temps mais il allait leur falloir à toutes les deux beaucoup de patience. Il était rapidement devenu limpide pour Jo' qu'elle se devait de suivre le même chemin que son père. Défendre ceux qui ne le peuvent pas, venir en aide aux plus faibles; tout cela était fait pour elle et il n'y avait qu'au sein d'une brigade qu'elle pourrait ainsi se rendre utile et s'accomplir. Elle s'inscrit alors dans une école de police, elle avait 19 ans et n'avait aucun doute quant à son futur. Elle faisait le bon choix, toute la famille était unanime. L'école fut difficile par moment, le côté insubordonnée et rebelle de la jeune apprentie ne facilitait pas les choses. Ses chefs la remettaient souvent à sa place mais elle osait toujours dire tout haut ce qu'elle pensait sans jamais avoir à rougir. Après 4 ans à l'école de police, Joëlle reçut son insigne avec les honneurs, nuls doutes qu'elle ferait une flic du tonnerre. Elle était âgée de 23 ans, son insigne fraîchement en poche, sa carrière pouvait commencer. 

Elle suivit donc les traces laissées par son père mort en héros. Ses interventions étaient souvent musclées mais elle n'avait jamais peur. Muée par l'envie de combattre l'injustice inhérente la flic ne baissait jamais les bras. Elle détestait faire de la paperasse cela dit, c'était là le seul point négatif qu'elle trouvait dans son métier. Elle gravit les échelons peu à peu au fil des années, et devint rapidement la chef d'une brigade. Commandante, capitaine puis lieutenant. Avec le temps Jo' se mit même à s'intéresser aux forces supérieurs du pays : j'entends pas là bien sûr les forces fédérales telles que le FBI ou la CIA. Elle se rapprocha donc de ses institutions afin de passer les différents concours d'entrés, le rêve laissé par son père avait été réalisé. Elle avait 34 ans lorsqu'elle reçu son badge du FBI mais ne put hélas en profiter bien longtemps : l'épidémie frappa. On l'appela avec une brigade pour contrôler des émeutes et des débordements dans la ville. Toute les forces du pays étaient mobilisées et surtout débordées. Le monde était sans dessus dessous. Mais cela ne servit à rien. Les unes après les autres, toutes les unités s’effondraient, contaminées, ingérables. Joëlle comprit rapidement qu'essayer de gérer l'ingérable était complètement inutile. Aucun de ses collègues avaient survécu, il lui fallait fuir pour espérer rester en vie. Bien sûr, la première chose qu'elle fit c'est de retourner auprès de sa famille, pour pouvoir protéger sa mère comme il faut. La policière déchanta très vite : lorsqu'elle rentra chez sa mère, elle fut accueillit par un cadavre en décomposition essayant de la mordre. La jeune femme dut se faire une raison, sa mère n'était plus … Elle l’abattit alors d'une balle dans la tête. Cette chose n'était plus sa mère, elle le savait. Pourtant elle ne put s'empêcher de pleurer toutes les larmes de son corps après avoir effectué son geste. Cette femme qui l'avait élevée, seule. Qui avait pris soin de sa fille sans jamais se plaindre ou montrer la moindre faiblesse. Cette mère qui s'inquiétait pour tout et rien. Cette maman racontait de si jolies histoires avant d'aller dormir … Joëlle craqua de tristesse pour la première fois de sa vie; et non de colère ou de rage. Après avoir perdu des heures à pleurer et se ronger les sangs, la jeune femme se mit en quête de trouver un endroit sûr.

Solitaire Joëlle parcoure donc le monde ravagé seule. Elle ne cesse de bouger et ne s'est jamais établie en un lieu plus de quatre jours. Elle possède toujours ses armes de service, son badge de police et du FBI; souvenir d'un monde dans lequel elle avait essayé de faire le bien. La jeune femme a vu l'humanité se corrompre, s'enlaidir, se noircir. Les hommes étaient plus proche des animaux à présent, la conscience avait perdu son sens le plus basique. Alors la survivante essaye encore de faire le bien où elle passe mais tâche surtout de rester en vie tant qu'elle le peu. Elle ne sait pas pourquoi, pour qui, après tout elle n'a plus de famille … Pessimiste elle ne croit pas en la possibilité d'un remède mais espère pouvoir encore lutter contre les injustices. Malgré la décadence et la folie dérangeante dont elle a pu être témoin chez certains groupes de survivants, Joëlle a également eut la chance de rencontrer un homme bon, qui comme elle semblait œuvrer encore pour le bien. Il lui a sauver la vie en l'emportant sur son cheval. Il l'a soigné, l'a aidé, elle a pu le remercier de vive voix mais au matin il avait disparut tel un bon samaritain sans demander en retour quoique ce soit. Joëlle espère de tout cœur que plus de personnes soient ainsi. Le monde vaudrait alors la peine d'être sauvé.