Il était une fois, une petite fille qui est née une nuit froide d’un hiver qui prenait tranquillement fin. Elle était née dans une famille qui avait grandement les moyens. Elle était dans une famille riche et elle était l’unique héritière.
Oui, je venais d’une famille qui avait grandement les moyens de s’acheter ce qu’il voulait et une famille qui était plutôt snob. Lorsque j’étais petite, il fallait que j’apprenne les coutures des riches, la position, leur langage, leur délicate attention sur les détails que je trouvais de plus en plus cliché et surtout snob. Dans ma famille, il n’avait que mes parents et mes trois grandes sœurs. Comparée à elles, je ne demandais jamais rien puisque je savais pertinemment que j’allais recevoir des cadeaux. Étant la dernière de la famille, j’étais celle qui restait discrète qui suivait les cours sans se plaindre et surtout celle qui était obéissante. Pourtant, j’étais celle qui était la plus bizarre.
Depuis le plus loin dans mon enfance, j’étais celle qui était la plus gâtée de nous quatre, alors que je ne savais pas pour quelle raison. Celle qui était jalousée, celle qui se faisait intimidée. Je n’avais jamais réellement compris pourquoi je me faisais autant intimider dans une école privée jusqu’à la maison. J’étais celle qui était la plus détestée dans mon entourage sauf mes parents, pourquoi? On m’avait déjà dit que j’étais coincée, trop timide et que j’avais besoin d’attention c’était pour cette raison que tout le monde était auprès de moi; c’était que je faisais pitié. Sauf que j’étais celle qui ne fallait pas avoir pitié.
Adolescente, j’étais la plus mature parmi mes sœurs. Celle qui ne faisait rien à part étudier. Je ne fêtais jamais sauf dans les grandes réceptions pour aller avec mes parents qui étaient de grands cinéastes. Ils ont voulu que je participe dans certains films alors que mon intérêt c’était réalisatrice-compositrice. J’étais celle qui savait c’était quoi son avenir d’avance. J’étais celle qui savait sa destinée. J’avais tout planifié. Tout dans les moindres détails. Côté social comme du côté indépendance. Tout prévu. C’était pour cela que j’étais dans ma chambre à longueur de soirée, je faisais les démarches pour ainsi trouver un emploi et être libre financièrement. Trouver un appartement et vivre comme une personne de la classe moyenne pouvait vivre. Leur vie m’intéressait et je voulais faire comme eux, travailler fort et de monter les échelons, pour ainsi regarder mon cheminement et être fière de moi. Je détestais d’avoir tout cru dans le bec, donc, j’avais tout planifié dans les moindres détails, même avec le cuisinier qui me donnait des cours de cuisines en secret. Malheureusement à mes 16 ans, on m’a marié avec un homme de 29 ans.
À cause d’un mariage arrangé, à cause d’un putain de mariage arrangé, peu à peu tout s’écroulait. À cause d’un homme qui se prétendait être de bonne fortune et qui charmait mes parents pour ainsi avoir ma main, disant que j’étais la plus belle parmi mes sœurs. Que j’étais celle qui était sage et obéissante. Comment dire… Je jouais le jeu pour avoir la paix, non? Pour mon plan et vivre ma vie comme étant un fier citoyen. Sauf qu’un connard de manipulateur qu’il voulait mon argent a tout foutu en l’air. Un mariage arrangé d’une mineur avec un majeur, cela arrivait malheureusement encore, juste pour te l’argent, juste pour garder ta famille riche. Ce n’était pas moi qui choisissait de dire : « Oui, je le veux. » Non, je signais un papier officiel sous les gens corrompus de ma famille payait subtilement. Tout ça pour de l’argent. Tout ça parce que j’étais un bon coup et que je pouvais rapporter gros si je l’obéissais bien sagement comme une femme soumise.
Avec certaines personnes, ma personnalité changeait. Certaines personnes que je considérais comme proche de moi, comme des personnes de confiance. J’étais celle qui était un peu fofolle, celle qui prenait un malin plaisir de taquiner les gens, celle qui adorait les autres. C’était sûr que devant de nouvelles personnes, j’étais timide et je bégayais, mais avec d’autres j’étais une personne bien normale, qui parlait facilement et qui disait sa façon de penser. Depuis, mon mari. La fille faussement coincée s’est emparée de ma personnalité. Mon mari a remarqué la personnalité d’une personne « non-civilisée » - puisque lui aussi était snob – et il m’a fait des reproches. Reproches psychologiques, qu’un jour on finit par saisir et de se faire soi-même. Oui, je commençais à être détruite. Il fallait que je trouve une solution pour m’en défaire. Le tuer, c’était une option, mais utiliser le pêché - l’avarice - des gens, c’était ce qui était le plus logique.
On m’a touché. On m’a abusé. On m’a attaqué, blessée. Pendant ses longues cinq années communes. J’en avais assez. Je voulais qu’une chose disparaître de ses griffes. Alors je l’ai aculé auprès du mur et je lui ai donné un choix. Je lui proposais mon héritage en échange du divorce. Je lui laissais tout tant qu’il me laissait vivre ma vie comme j’avais planifié depuis longtemps. De toute façon, je savais qu’il avait un bâtard comme enfant avec une autre femme. Je savais qu’il aimait une autre et que je n’étais seulement son joujou, alors autant lui donner ce qu’il voulait : mon argent. Il a rapidement accepté l’offre, le fumier.
Signé des papiers n’avaient jamais été aussi libérateur de toute ma vie. Signé les papiers de divorces, alors que mes parents protestaient pour vouloir fortement un petit-fils, n’a jamais été aussi… Je me sentais libre, libre d’ignorer, libre de choisir, libre de renaître, libre de vivre ma vie comme je l’avais prévu, car oui, c’était un rêve que j’allais réaliser tôt ou tard surtout devenir réalisatrice-compositrice. C’était ce que j’ai fait, dès qu’il a signé, dès que j’ai signé, j’ai tout quitté. J’ai quitté ma vie d’une personne soumise pour être de nouveau moi dans un monde que je voulais être. Ce n’était pas évident. J’étais détruite.
Un pas à la fois. Une étude à la fois. Un emploi à la fois. Une année à la fois. J’avais 26 ans. J’apprenais chaque seconde comment était la dure vie des personnes qui n’avaient pas autant les moyens et sérieusement, j’adorais. Même si je n’avais plus autant de confiance en moi, même si je n’étais plus aussi fofolle qu’avant, j’appréciais ma nouvelle vie. Jusqu’à temps que je fasse un stage pour démontrer qu’était le monde du cinéma, tout l’ouvrage qu’on pouvait avoir pour avoir un résultat extraordinaire ou avoir un flop. Étrangement, on m’a engagé pour être le soutien technique du réalisateur. Même si j’étais coincée et je bégayais, même si j’étais timide, on m’avait engagé. Même si je m’occupais plus des repas et des figurants, même si je m’occupais plus des tâches que personnes n’appréciaient, j’aimais ça. Travailler à la sueur de son front c’était si excitant, si excitant d’avoir également un coup de foudre en voyant un cascadeur se casser la gueule sur le plateau. Pauvre personne. Il était là, joyeux comme tout, et il se faisait mal. Nathan qui s’appelait, oui… je n’ai jamais réellement parlé et quand je lui parlais c’était pour bégayer. Je sentais mon cœur qui battait étrangement fort et tout, tout était bizarre puisque je n’ai jamais tombé amoureuse de toute ma vie. Et, étrangement, à chaque fois qu’il faisait une cascade dans n’importe quelle film depuis quelques années, j’étais fascinée dans la façon qu’il pouvait se foutre de l’opinion des autres et comment il pouvait être lui-même.
À la fin de mes 27 ans, je travaillais avec le réalisateur pour les quelques détails qui me titillaient dans la scène, quand on a entendu de nombreuses personnes criées à l’extérieur, puis des personnes entrées en panique dans le plateau avec des gens déguisés en zombie. Ils jouaient bien leur rôle, mais j’ai vite réalisé… Surtout quand le réalisateur s’est fait mordre la jugulaire sous mes yeux que j’ai su quelques choses n’allaient pas et qu’il fallait que je me sauve. Sauver par la chance.